Les membres du CoDev ont découvert les missions du Parc national des Calanques (PNC), à l’occasion d’une nouvelle Rencontre aux quatre coins de la Métropole. Le Parc se doit de concilier de délicats équilibres entre accueil des visiteurs et protection de son fragile environnement.
Rendez-vous était donné ce 1er juillet sur le quai du Vieux-Port de Marseille afin d’embarquer pour une visite guidée du Parc national des Calanques par sa directrice Gaelle Berthaud (membre du CoDev) et son adjoint Laurent Scheyer. Au micro, depuis la cabine de l’Hélios, bateau à moteur hybride, Patricia-Alloin Aubanel vice-présidente du CoDev en charge des animations, les a remerciés au nom de la soixantaine de membres présents et d’une quinzaine de représentants du Conseil de jeunes métropolitains.
Un territoire fréquenté et fragile
Le PNC accueille chaque année trois millions de visiteurs, 2,5 millions en mer (plaisanciers, chasseurs sous-marins, plongeurs, pêcheurs…) et 500.000 qui arpentent les sentiers du Parc (randonneurs, grimpeurs, chasseurs…). Il y a les touristes, visiteurs de quelques jours et les « usagers », les habitués avec qui il faut compter toute l’année.
Le parc connait donc une fréquentation continue, car situé en zone péri-urbaine de Marseille, alors qu’il est l’un des plus petit de France et l’un des plus fragiles. Il abrite une véritable réserve de biodiversité avec près d’un millier d’espèces végétales et animales terrestres et une soixantaine d’espèces marines patrimoniales.
C’est ce qui fait la complexité et la diversité des missions des soixante membres de l’équipe du PNC : « Connaître ce territoire, le protéger et sensibiliser les visiteurs à cette fragilité et au respect de ces lieux », a expliqué Gaelle Berthaud.
Des enjeux de protection de l’environnent métropolitain, d’attractivité et de surtourisme auxquels les membres du CoDev réfléchissent également dans le cadre de la démarche Impacte+ .
Réguler plutôt qu’interdire
Pour autant, pas question de fermer le parc à toute fréquentation. Sa directrice insiste sur cette liberté et sur la nécessité d’un dialogue avec l’ensemble des usagers afin de coordonner toutes les activités et de les encadrer si nécessaire afin de préserver le parc.
Un discours qu’a illustré par l’exemple Laurant Scheyer tout au long de la visite. Ainsi, la nécessité de limiter l’accès aux calanques en été. Sormiou ou En-Vau accueille respectivement jusqu’à 3.000 et 1.000 personnes– alors qu’il ne faudrait pas dépasser quelques centaines.
« Sur la calanque de Sugiton (2.000 personnes par jour en pointe), explique Laurent Scheyer, la surfréquentation a un impact majeur sur la flore du fait du piétinement répété et de l’érosion des sols ».
Certaines zones sont exclues de la pratique de la chasse sous-marine. Un dialogue est engagé avec les grimpeurs qui profitent de magnifiques parois mais dérangent la nidification des puffins cendrés. Les plaisanciers sont incités à s’amarrer à des corps morts placés dans les calanques afin d’éviter que les ancres ne labourent les herbiers de posidonie.
La gestion des déchets est aussi au cœur des préoccupations du parc. Pas de poubelles, ni de conteneurs qui défigureraient les lieux ou seraient posés dans des sentiers difficilement accessibles pour la collecte. C’est pourquoi le parc communique auprès des randonneurs pour qu’ils adoptent les bons gestes et ramènent avec eux leurs déchets.
Un petit effort demandé à chacun par le dialogue et la sensibilisation pour que le PNC puisse rester cet espace naturel partagé et protégé.
Le CESC instance permanente de concertation
Le Conseil économique, social et culturel (CESC), est le pendant du CoDev pour le PNC. C’est une des deux instances, avec le Conseil scientifique, qui réfléchissent aux améliorations du fonctionnement afin d’éclairer les décisions de la gouvernance du Parc national des calanques.
Il est composé d’une trentaine de membres issus de différentes composantes de la société civile impliquées dans la vie et les usages du territoire des calanques (acteurs économiques, sociaux et culturels). Ils se réunissent plusieurs fois par an pour gérer les pratiques liés à la chasse, la pêche, ou l’escalade.